Ce matin, j’ai joué un bon tour à ma maman. Je lui ai faussé
compagnie. Ni vu, ni connu. Je vous raconte.
Depuis qu’il recommence à faire un peu doux, ma maman me met
dehors sur le patio arrière sans collier ni attelage. Oui madame! Oui monsieur!
La liberté totale! Inutile de vous préciser que J’ADORE ça! Au début, je me demandais
bien pourquoi elle me laissait lousse comme ça, mais j’ai compris assez
rapidement; il m’était impossible d’aller où que ce soit tant il y avait de la
neige partout, partout. Zut de zut!
Mais ce matin, j’ai fait un tour de passe-passe tellement
vite qu’elle ne s’en est même pas rendu compte. J’ai marché non pas sur les
eaux… mais sur la neige! Je ne sais pas pourquoi, ma petite tête de chat ne
comprend pas tout bien évidemment, mais ce matin, je pouvais marcher sur la neige
sans risquer de disparaître sous elle. Toujours est-il que j’ai pu traverser la
clôture très facilement et je suis allée explorer la cour du voisin. J’ai monté
des monticules de neige, j’ai été vérifier sous sa galerie arrière s’il n’y avait
pas des odeurs de d’autres petits minous. J’ai respiré à fond le bon air pur et
frais. J’ai exploré et exploré. Mais pas d’odeurs de petits minous. Décevant. À
croire que je suis la seule de mon espèce dans mon quartier.
Et puis, à un moment donné, le vent s’est levé. Et je n’aime
pas quand le vent est fort. Ça me fait terriblement peur. En plus, bien ça me
décoiffe tout le poil et j’en ai pour des heures à me refaire une coiffure
digne de ce nom. Alors, avec ce vent, la peur m’a pris et j’ai décidé de mettre
fin sans plus tarder à mon escapade. Je suis donc retournée chez moi. Je me
suis collée sur la porte patio le plus que je pouvais en attendant que ma maman
vienne m’ouvrir la porte. Comme elle n’était pas proche, j’ai dû faire un peu
de bruit pour qu’elle m’entende. Elle est venue m’ouvrir aussitôt.
Je croyais qu’elle serait fâchée après moi, mais non, au
contraire, elle semblait soulagée que ma petite fuite n’ait pas duré plus longtemps.
Soupir de soulagement pour moi, parce que quand ma maman se fâche, je fais mieux de me
tenir tranquille. C'est moi qui vous le dis!
Mais maintenant, je crois bien que ma liberté vient de s’arrêter ici. Je
suis presque certaine que la prochaine fois que je demanderai la porte, je ne
pourrai sortir sans mon habillement d’attelage et collier. Bouhhhh