lundi 11 mai 2009

Je chasse

Depuis quelques semaines, en fait, depuis qu'il ne restait encore que quelques petits tas de neige, ici et là, dans la cour arrière de ma maison, je peux aller dehors, sous la supervision de mes parents. Avant de sortir, je dois revêtir mon attelage (mes parents l'appellent mon corset, en rigolant). Des cordons encerclent mon cou et ma poitrine. Une petite clochette se trouve au milieu de cet attelage, se retrouvant ainsi entre mes omoplates une fois enfilé, ce qui permet à mes parents de m'entendre et de savoir où je me trouve. Ils y ont également accroché ma licence de la SPCA, au cas où ils me perdraient et que des gens honnêtes, qui me trouveraient, contacteraient la SPCA pour qu'ils puissent en aviser mes parents.  Enfin, bref.  Je ne crois pas vous apprendre rien de bien particulier.

Au début, quand j'entendais ce son de clochette, je ne réagissais pas vraiment. Mais maintenant, dès que je l'entends, je saute sur le fauteuil dans la salle à manger afin qu'on me l'enfile, car je sais maintenant que ce son veut dire qu'on s'apprête à me sortir dehors.  Je suis toujours toute excitée, car J'ADORE sortir dehors.

Mon plaisir premier, une fois à l'air libre, est de chasser.  Je chasse les mouches qui volent, aussi les moustiques se trouvant au sol.  Mais ceux que je préfère chasser entre tous, sont les oiseaux.  Quand j'en aperçois un dans la mangeoire, je peux rester très longtemps immobile à le surveiller. Une fois que je suis certaine que l'oiseau ne m'a pas repérée, je m'approche très très lentement, comme dans un film au ralenti, jusque sous la mangeoire.  Je peux y rester encore pendant de très longues secondes, mes yeux fixant l'oiseau se trouvant juste au-dessus de moi, la tête complètement renversée par en arrière, et soudainement, je m'élance très haut dans les airs dans une tentative pour l'attraper. Parfois, il ne reste que quelques pouces avant que je ne touche à la mangeoire, pourtant accrochée très haut sous la remise.

Ayant eu peur, l'oiseau part immanquablement se réfugier dans l'arbre se trouvant tout près.  Je cours à sa suite et je grimpe dans l'arbre parfois si haut, qu'il m'est difficile d'en redescendre, me trouvant dans une situation bien précaire.  Parfois, je dois faire comme Tarzan et sauter sur une autre branche, sans liane par contre, car celle où j'ai grimpée est trop abrupte pour que je puisse la redescendre.  À chaque fois, je donne des sueurs froides à mes parents qui ont peur, je le sens bien, que je me fasse très mal ou que je me casse quelque chose.  Mais je deviens de plus en plus habile pour redescendre. J'apprends des trucs pendant mes escalades qui sont quand même trop fréquentes aux yeux de ma mère qui angoisse à chaque fois.

Pour en revenir avec la mangeoire, je me promets qu'un jour très prochain, j'y toucherai. Je suis certaine d'y arriver. Mais d'ici là, je vais continuer à me fondre dans le décor pour passer totalement inaperçue et pouvoir ainsi m'élancer plus haut, et encore plus haut dans les airs dans l'espoir d'en attraper un... oiseau. Les sceptiques seront confondus. C'est moi qui vous le dis.

Voici de quoi j'ai l'air quand mes parents ne veulent pas me laisser aller dehors, et non!  Non! Ce n'est pas parce que j'ai pris un coup et que j'ai mal à la tête que je suis évachée comme ça! Mais bien parce que je suis totalement découragée de ne pas pouvoir aller chasser!


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